Liste des ressources ci-après :

 

  1. Les 6 profils du voyageur du futur 
  2. Les risques à prévoir pour le tourisme
  3. La mise en valeur d'une destination par l'histoire
  4. Hôtellerie de plein air : ralentissement en 2012

Les 6 profils du voyageur du futur

Publié le 06/07/2015 par Paul Monin sur www.e-marketing.fr

En 2030, le nombre de voyageurs aura doublé par rapport à 2015. Qui seront ces voyageurs du futur et comment les cibler? Une récente étude d'Amadeus distingue six tendances émergentes pour les 15 années à venir.

 

L'étude "Future Travellers Tribes 2030"

Suite aux bouleversements induits par les nouvelles technologies dans les secteurs du tourisme et du transport (d'AirBnB à Uber...), Amadeus, prestataire pour les professionnels du tourisme, a commandité une étude(1) sur les grandes attentes et profils du voyageur de demain. "Future Travellers Tribe 2030" (Les futures tribus de voyageurs 2030) fait émerger six groupes de voyageurs, en fonction de leurs attentes : + Les chercheurs de capital social + Les puristes de la culture + Les voyageurs éthiques + Les voyageurs privilégiant la simplicité + Les voyageurs par obligation + Les voyageurs récompense (1) Étude réalisée par le cabinet d'études consommateurs anglais Future Foundation pour la société Amadeus, fournisseur de solutions technologiques pour l'industrie du voyage et du tourisme. Sources cumulées entre 2008 et 2015 (O.N.U, nVision, Boeing, Twitter, Euromonitor International...).

 

Les chercheurs de capital social

Ce type de voyageur décidera de son voyage par, pour, et grâce au Web. En amont, ils compareront les différentes offres, sur tous les aspects : prix, commentaires d'internautes...Comme le dit l'étude : "Ils se fieront massivement à l'avis des autres voyageurs et suivront les recommandations pour valider leurs décisions." D'autre part, nous apprend l'étude, "ils structureront leurs vacances quasi exclusivement en pensant à leur audience en ligne". Ils penseront don également aux retombées médiatiques qu'ils peuvent tirer d'un voyage. Un annonceur cherchant à conquérir ce type de cible devra mettre en avant la renommée digitale de ces offres, ou de ses services, et proposer, par exemple, un dispositif qui aider le voyageur-internaute à gagner en notoriété (blog de témoignages, concours photos...).

 

Les puristes de la culture

L'authenticité et l'immersion dans une culture étrangère seront les priorités de ce type de voyageur : "ils considéreront les vacances comme une opportunité d'immersion dans une culture étrangère, même si elle doit être inconfortable. Le plaisir retiré de ces vacances dépendra de l'authenticité de l'expérience", explique l'étude "Future Travellers Tribe 2030". Si les témoignages de voyageurs seront importants pour donner du crédit au message d'une marque, l'originalité et la pertinence de l'offre seront les meilleurs atouts pour convaincre cette cible.

 

Les voyageurs éthiques

Pour ce type de voyageur - proche du "back-packer" contemporain - le voyage n'est plus tant considéré du point de vue du seul plaisir, mais plutôt par son impact sur l'environnement. L'étude nous dit que c'est "en fonction de considérations morales" qu'ils planifieront leur voyage. "Par exemple en réduisant leur empreinte énergétique ou en améliorant la vie des autres. Ils laisseront souvent de la place à l'improvisation ou ajouteront certaines composantes de volontariat, de développement des communautés ou d'éco-durabilité à leurs vacances". C'est donc l'utilité du voyage qui devra être mis en avant, l'impact solidaire surpassant le plaisir individuel dans l'échelle de valeur de ce groupe de voyageurs. Une marque pourra attirer ces derniers grâce à témoignages mettant en avant les retombées positives du séjour, non pas pour les voyageurs, eux-mêmes, mais pour les lieux que ces voyageurs auront visités.

 

Les voyageurs privilégiant la simplicité

"Luxe, calme et volupté", cela pourrait être l'insight majeur de ce type de voyageurs. Ces derniers cherchent dans le voyage le plaisir de l'abandon : pas de calculs, pas de responsabilité. Selon l'étude, ils "favoriseront les offres groupées pour éviter de devoir gérer trop de détails eux-mêmes. Pour cette tribu, les vacances représentent une parenthèse tellement rare qu'ils veulent se faire plaisir tout en ayant la certitude que tout se passera de façon prévue". Des offres incluant transport et séjour seront à même de séduire cette classe de voyageurs, à condition qu'elles soient bien packagées et que la promesse du "tout compris" soit tenue.

 

Les voyageurs par obligation

Ce sont les contraintes qui rythmeront les décisions d'achat de ce type de voyageurs. L'étude confie qu’ils voyageront d'abord par obligation, professionnelle ou familiale entre autres, avec une date et destination imposées. Cette tribu aura donc des contraintes de temps et de budget et cherchera une technologie lui permettant d'éliminer les affres du voyage." Ces voyageurs chercheront avant tout l'assurance que leur séjour se déroulera dans les meilleures conditions, avec les garanties nécessaires. Le rapport qualité/prix sera un facteur-clé pour ce groupe de voyageurs.

 

Les voyageurs « récompense »

Pour cette catégorie de voyageurs, le plaisir du voyage doit être spécifique, unique : "ils seront à la recherche de luxe et d'exclusivité. Ils aspireront à une expérience hors pair "qu'il faut avoir vécue". Un retour sur l'investissement en temps et en énergie déployés dans leur vie professionnelle". Une marque devra donc mettre l'accent sur la rareté, l'exclusivité d'un service ou d'une offre afin de convaincre cette cible exigeante équivalente aux CSP+.

 

 

 

Désastres, crises politiques ou sanitaires: des risques à prévoir et des stratégies à planifier

0 Catégorisé dans : Enjeux
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L’industrie touristique fait constamment face à diverses menaces: catastrophes naturelles, crises sanitaires, instabilité politique et pandémies ont un impact important sur l’image des destinations et la sécurité des touristes. Quelle attitude adopter par rapport à ces situations et quelles stratégies de relance déployer pour regagner l’attractivité des zones affectées?

Les crises engendrent souvent des coûts lourds à supporter

Le 26 décembre 2004, un tsunami a frappé les régions côtières de l’océan Indien (graphique 1), tuant environ 300 000 personnes et causant des dommages majeurs aux infrastructures de transport et aux réseaux de communication. À cause de cette catastrophe naturelle, l’industrie touristique a essuyé des pertes de près de trois milliards de dollars et 250 000 personnes ont perdu leur emploi.

Graphique 1
Régions frappées par le tsunami du 26 décembre 2004

Source: greatmissendenrotary.org.uk

Le Canada aussi a connu son lot de catastrophes sanitaires. Selon une étude produite par la firme KPMG pour l’Association des hôteliers du Canada, le SRAS aurait causé une baisse globale des dépenses touristiques d’environ 180 millions de dollars dans la région de Toronto, et ce, durant huit semaines à partir du 6 avril 2003. Environ 38% des pertes représentaient des recettes d’hébergement, 24% des services alimentaires, 9% des loisirs et 14% des transports. Cependant, la maladie de la vache folle, l’incertitude dans l’industrie canadienne et du transport aérien et le renforcement des mesures de sécurité à la frontière américaine ont également joué un rôle dans la diminution des dépenses touristiques.

Plus récemment, Oxford Economics a réalisé une étude selon laquelle l’éruption du volcan islandais Eyjafjöll aurait causé l’annulation de plus de 100 000 vols et bloqué plus de sept millions de passagers. Les pertes du secteur aérien s’élèveraient à 2,2 milliards de dollars, et les destinations auraient enregistré des baisses des dépenses des visiteurs de l’ordre de 1,6 milliard de dollars, et ce, malgré les sommes défrayées par les passagers bloqués.

Sinistrée, la Thaïlande adopte une orientation stratégique claire

L’industrie touristique thaïlandaise a subi des pertes à la suite de la crise économique asiatique en 1997, des attentats du 11 septembre 2001, de la grippe aviaire en 2002, du SRAS en 2003, du tsunami en 2004 et de l’agitation politique dans le sud du pays depuis 2004. Il s’agit donc d’un exemple pertinent en termes de gestion de crises, d’autant plus que l’économie du pays repose essentiellement sur le tourisme.

Pour contrer cette crise, la Tourism Authority of Thailand (TAT) a élaboré une stratégie de relance touristique en investissant 70 millions de dollars en promotion afin d’augmenter le nombre de voyages domestiques. Des promotions ont aussi été offertes aux régions les moins touchées par le SRAS comme l’Europe. Voulant assurer la sécurité des voyageurs, le cabinet du premier ministre a garanti les soins médicaux gratuits et une indemnité de 100 000 dollars à tout visiteur prouvant qu’il a été infecté par le virus lors d’un séjour en Thaïlande. Le gouvernement a également offert des crédits aux entreprises ayant des problèmes de liquidités liés à cette catastrophe sanitaire.

Ces mesures de relance, additionnées au fait qu’aucune mort n’a été rapportée dans le pays, ont permis de réaliser une croissance des arrivées touristiques de 16% en 2004.

Le tourisme thaïlandais, qui est à peine rétabli de cette catastrophe, est menacé de nouveau. Un tsunami a frappé la région balnéaire d’Andaman qui représente 20% de l’activité touristique du pays.

Une fois de plus, la TAT a déployé une nouvelle stratégie de relance en ciblant de nouveaux marchés prometteurs, comme la Chine et la Russie. Elle a axé sa promotion sur des produits de niche tels que le tourisme médical et les vacances spa, mais aussi sur le développement d’un nouveau produit: le volontourisme. Les efforts de promotion ont aussi été soutenus par l’organisation d’évènements internationaux d’envergure comme l’élection de Miss Univers. Le tourisme intérieur a encore une fois été ciblé et Thai Airways a émis des forfaits promotionnels pour les congrès et les salons.

Le gouvernement thaïlandais a également créé le Tourism Restoration Committee, responsable de restaurer la région la plus durement touchée par le tsunami. Parmi leurs actions, on compte:

  • la révision de l’image de la région et un nouveau positionnement. Par exemple, certaines plages ont été associées à une thématique précise;
  • le développement de nouveaux produits touristiques tels que des musées commémoratifs de la tragédie et un centre de congrès à Phuket;
  • l’organisation de tournées de familiarisation, la création de forfaits incitatifs pour les résidents et l’encouragement de la communauté d’affaires à tenir ses conférences dans les régions affectées.

La croissance est passée de 16% en 2004 à 12% en 2005.

Le 11 septembre frappe, Washington réagit: le plan de relance se veut complet, émotif et opportun.

À la suite des attentats et des menaces bioterroristes ultérieures, les médias nationaux et internationaux ont largement dépeint Washington DC comme une ville dangereuse. Confrontée à cette publicité négative, l’industrie touristique a dû élaborer un plan marketing visant à restaurer l’image de la destination.

La Washington Convention and Tourism Corporation (WCTC), District of Columbia, leWashington Convention Center et la Greater Washington Initiative, firme de recherche en marketing, ont contribué en donnant 3,37 millions de dollars afin de relancer l’industrie touristique.

La campagne marketing a ciblé les clientèles locale, régionale et nationale avec une gamme complète d’activités de publicité, incluant les médias électroniques, les relations publiques et les offres promotionnelles. «Be inspired in your Hometown» et «Hometown Homecoming» ont été les slogans créés pour attirer la clientèle avoisinante, à laquelle le Washington Metropolitan Transit Authority a gratuitement offert des billets d’autobus et de train. Les restaurants et les attractions ont également participé en proposant des promotions de fin de semaine pour inciter les visiteurs à redécouvrir les diverses attractions de la capitale. Les hôteliers se sont aussi mobilisés en offrant des promotions spéciales sous le thème «Be Inspired».

À l’échelle nationale, le message fut: «Washington, D.C., is the City of Inspiration. Home of the American Experience». Des publicités télévisées ont été produites avec la collaboration de plusieurs personnalités connues de la région de Washington. Pour contribuer à relancer l’économie locale, les producteurs ont assumé leurs propres frais, les médias ont offert leurs espaces publicitaires gratuitement et les figurants n’ont reçu aucune rétribution.

Des annonces ont été placées dans les journaux et magazines, et des promotions furent offertes sur le Web, sur les sites Travelocity et Orbitz. Un programme spécial de relations publiques a été lancé. Sa mission était principalement de développer des histoires positives au sujet de la destination et de les relayer à travers les médias, le Web et des émissions comme Good Morning America et The Today Show. Le programme avait également pour objectif de convaincre les groupes scolaires de continuer à visiter Washington DC.

11 septembre 2001, SRAS, grippe aviaire, grippe A(H1N1), tsunamis, tremblements de terre et plus récemment éruptions volcaniques ont tous eu une incidence sur l’industrie du voyage, qui demeure vulnérable face aux catastrophes et évènements imprévisibles. Souvenons-nous de la tempête de verglas de 1998. Élaborer des plans de contingence prêts à être activés en situation d’urgence peut s’avérer salutaire, ne serait-ce qu’en commençant par nommer un comité de gestion de crise.

Sources:
- Blackman, Deborah et Brent W. Ritchie. «Tourism Crisis Management and Organizational Learning», Journal of Travel & Tourism Marketing, vol. 23, no 2, 4 janvier 2008.
- Hoontakul, Pongsak et Jukka laitamaki. «Tourism Crisis Management Framework: The Thai Experience», 22 janvier 2006.
- Karantzavelou, Vicky. «New Strategy for the Recovery of Tourism After Tsunami», 11 mars 2005.
- KPMG. «SARS Impacts Toronto Tourism Industry: Report Identifies Loss of 190 Million», 11 juin 2003.
- McGrath, Ginny. «Tsunami to Cost Industry $3bn», 8 avril 2005.
- Oxford Economics. «The Economic Impacts of Air Travel Restrictions Due to Volcanic Ash», étude préparée pour Airbus, 1er juin 2010.
- Sharpley, Richard. «The Tsunami and Tourism: A Comment», Current Issues in Tourism, vol. 8, no 4, juillet 2005.
- Stafford, Greg, Larry Yu et Alex Kobina Armoo. «Crisis Management and Recovery: How Washington, D.C., Hotels Responded to Terrorism», Cornell Hotel and Restaurant Administration Quarterly 2002, octobre.

zoom

Une nouveauté fiscale pour 2010

A compter du 1er janvier 2010, les dépenses 

engagées à l’occasion de travaux de préservation 

du patrimoine naturel au sein de propriétés 

privées ayant obtenu le label « patrimoine naturel » 

ne bénéficient plus d’une déduction du revenu 

imposable mais d’une réduction d’impôt. Cette 

dernière est égale à 25 % des dépenses réalisées, 

soit 2 500 euros maximum par an pour un plafond 

annuel de dépenses fixé à 10 000 euros. A noter 

que la délivrance du label prévoit les conditions 

de l’accès au public des espaces concernés, sauf 

exception justifiée par la fragilité du milieu

Source : http://www.fondation-patrimoine.org/ 

http://veilletourisme.ca/2013/08/27/valoriser-une-destination-grace-a-son-histoire/

 

Valoriser une destination grâce à son histoire

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Pour les voyageurs, difficile de ne pas avoir de contact avec l’histoire, tant elle marque le paysage et la culture des destinations. Voici un panorama du lien à tisser entre le passé et le tourisme…

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Nombre de sites historiques constituent des attractions incontournables à visiter et deviennent même les symboles des destinations. Un voyage sans photo prise devant le Taj Mahal ou la pyramide de Khéops n’aurait pas la même saveur… Conscients de cette réalité, les professionnels doivent faire appel à la médiation culturelle afin de proposer une expérience de visite unique.

Une thématique attirante

C’est un fait, l’histoire séduit les touristes. Atout France avance que 57% des Français ont visité au moins un site patrimonial au cours des douze derniers mois. Selon l’Initiative fédérale-provinciale/territoriale sur le rapport culture/patrimoine et tourisme (ITFPT), 69% des Canadiens et des Américains en vacances cherchent à approfondir leur connaissance de l’histoire et de la culture du peuple visité. Au Royaume-Uni, le tourisme d’histoire génère 26,4 millions de livres sterling dans l’économie du pays (environ 42 millions de dollars). Cette somme, en augmentation depuis 2010, est particulièrement alimentée par les Britanniques qui visitent leur propre pays. Cependant, aux États-Unis et au Canada, la tendance est plus frileuse et les courbes plus instables. D’après Statistique Canada, le nombre d’Américains ayant visité un site historique au Québec a légèrement baissé entre 2006 (964 200 visiteurs, soit 45% des Américains au Québec) et 2011 (786 600, soit 43,9%). À l’inverse, l’intérêt de la clientèle d’outre-mer pour ce type de tourisme est croissant, car ils étaient 593 300 visiteurs en 2006 (54,41% des voyageurs d’outre-mer) et 649 000 (57,06%) en 2011 à s’y adonner.

69% des Canadiens et des Américains en vacances cherchent à approfondir leur connaissance de l’histoire et de la culture du peuple visité

Malgré le potentiel de ce créneau, l’histoire du Canada reste touristiquement peu mise de l’avant. Le directeur général de l’Association des musées canadiens déplore le fait «qu’on ne voit pas [l’histoire du Canada], on ne l’entend pas et elle tombe dans l’oubli chez la majorité des Canadiens». Pour faire face à cette problématique, James Moore, ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles, a lancé au printemps 2013 une série d’initiatives, notamment la création de fonds et d’une bourse, ainsi que le lancement de la Semaine de l’histoire du Canada (du 1er au 7 juillet).

Il peut sembler difficile de concurrencer des attractions à la valeur historique évidente, mais tous les lieux ont un passé… Alors, quelle histoire raconter? Et comment l’aborder pour toucher le plus de visiteurs possible?

Comment bien raconter son histoire?

Il importe de bien définir son sujet. Le tourisme historique peut ainsi mettre en lumière des personnages célèbres, des événements et des lieux ou des sites historiques. Pour évoquer l’histoire d’une destination, Atout France propose trois angles différents:

  • le défilement chronologique;
  • le retour en arrière;
  • la téléportation à un moment précis du passé.

Moins les traces de l’histoire sont visibles, plus l’effort de reconstitution et d’interprétation doit être grand. Pour bâtir le discours, il est important pour la destination:

Moins les traces de l’histoire sont visibles, plus l’effort de reconstitution et d’interprétation doit être grand

  • d’évaluer le temps nécessaire à la visite et de l’afficher. La maîtrise du temps de visite passe aussi par la notion de rythme qui, idéalement, ne devrait pas retomber;
  • de rester en cohérence avec l’histoire locale. Si les visiteurs arrivent avec leur propre imaginaire historique, ils sont aussi en quête d’authenticité. Cet imaginaire est bien souvent à l’origine de la visite, et la difficulté pour l’institution culturelle est de coller à la réalité historique, tout en alimentant la légende liée au site. De même, le passé ne doit pas être remanié afin d’être embelli;
  • de s’adapter aux différentes clientèles. Le médiateur devient alors l’atout privilégié d’une expérience d’immersion dans l’histoire, centrée autour d’une visite plus humaine, plus vivante et plus accessible. La médiation permet de vulgariser le propos ou au contraire, de pousser plus loin la connaissance de visiteurs plus curieux, de personnaliser l’expérience, ce qui rend chaque visite unique, et de concilier divertissement et compréhension.

La mise en réseau des différentes attractions historiques entre elles et avec d’autres services touristiques permet la création d’un produit ou d’une destination touristique. Le réseauChemins de l’Histoire Sud de France relie 23 sites témoins des traces de l’histoire dans la région autour d’une thématique commune, d’activités partagées et d’une promotion collective. De même, les guides Pas Sages combinent découvertes culinaires et patrimoniales des régions Franche-Comté et Bourgogne.

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Source: La Région Languedoc-Roussillon

Finalement, une communication efficace constitue un élément indispensable dans la valorisation de l’offre historique. Le message doit être ludique et surprenant, tout en témoignant de la valeur scientifique du propos. L’annonce publicitaire de la visite-expérienceen PRISON! au Musée québécois de culture populaire de Trois-Rivières laisse ainsi la parole à un ancien détenu et présente des images crues de la Vieille Prison, favorisant l’immersion immédiate du visiteur.

Source: Musée québécois de culture populaire

Initiatives inspirantes 

Plonger dans l’histoire 

Les reconstitutions historiques invitent les visiteurs au cœur du passé en leur faisant revivre une époque ou un événement marquants. La Jousting and Medieval Tournament Week organisée par l’Arundel Castle, en Angleterre, met en scène des joutes de chevaliers et transporte les spectateurs au cœur du Moyen Âge.

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Crédit photo: Julia Claxton

Au Lieu historique national de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais, en Chaudière-Appalaches, des guides en costume incarnent les différents employés de la station de quarantaine. Le mémorial présente le nom des immigrants décédés sur l’île et invite les visiteurs à retrouver leurs ancêtres, créant un pont entre le passé et le présent.

L’objet médiateur

Le Vase qui parle, reproduction géante d’une pièce antique datant de 565 av. J.-C., utilise les nouvelles technologies pour transformer l’expérience muséale en une découverte interactive. En pointant un curseur sur la zone d’intérêt, le visiteur voit les personnages peints sur le vase prendre la parole pour raconter leur histoire.

Source: Vimeo

À New York, sur l’initiative du New Museum, des cabines téléphoniques présentent l’histoire de leur quartier. Il suffit de composer le 1-(855)-FOR-1993 depuis l’une des 5 000 cabines transformées pour l’occasion et de se laisser transporter dans les années 1990 en entendant un chômeur, une religieuse ou un historien raconter son quotidien en 1993.

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Source: CLIC France

Le numérique au service du passé

Grâce à son application Streetmuseum, le Museum of London utilise la réalité augmentée pour proposer une visite de Londres à l’époque romaine. Les animations sonores et visuelles plongent le touriste dans l’ambiance de la ville en 120 apr. J.-C. Un aspect ludique complète l’application, puisque les utilisateurs peuvent se transformer en archéologues en grattant ou en soufflant sur leur téléphone intelligent afin de découvrir les vestiges de la cité antique.

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 Source: Atout France

Élément essentiel à la connaissance de la culture de l’autre, la mise en tourisme de l’histoire permet à une destination de lutter contre la saisonnalité en offrant un produit disponible à l’année et accroît le sentiment d’appartenance des populations locales. Bien que soumise à la contrainte de l’authenticité, elle laisse également une grande place à l’inventivité des promoteurs.

Après une décennie de croissance, l'hôtellerie de plein air marque le pas

Tourisme Publié le vendredi 12 juillet 2013

La société d'étude spécialisée Hospitality publie une étude qui confirme la fin de l'âge d'or pour l'hôtellerie de plein air. Ce ralentissement se faisait déjà jour dans les chiffres de l'Insee au premier semestre 2012 (voir notre article ci-contre du 19 septembre 2012), mais il semble désormais bien installé.
La situation est d'autant plus paradoxale que l'hôtellerie de plein air avait, jusqu'à présent, tiré profit de l'environnement économique pour connaître dix années ininterrompues de croissance. Dans les années d'expansion économique - jusqu'en 2007 -, elle a profité du contexte pour monter en gamme et proposer une offre qui a su séduire une nouvelle clientèle et casser l'image traditionnelle du camping. Depuis 2008, elle bénéficiait de la crise économique, en raison de ses prix plus avantageux que ceux des autres formes d'hébergement marchand. Entre 2008 et 2012, elle a vu ainsi sa fréquentation progresser de 11,8%. Autre paradoxe : alors que la fréquentation fléchit, l'image du camping n'a jamais été aussi bonne, comme l'a montré un récent sondage de la Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air (voir notre article ci-contre du 24 avril 2013).

Quand météo et crise conjuguent leurs effets

Plusieurs éléments peuvent expliquer cette apparente contradiction. Certains sont d'ordre conjoncturel. La météo exécrable du printemps et des ponts du mois de mai ont sans doute dissuadé de nombreux clients potentiels et retardé le début de la saison. La Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air (FNHPA) s'attend ainsi à un retard des réservations estivales de l'ordre de 5 à 10%. Selon le président de la fédération, cité par Hospitality, "en période de crise, les clients sont plus attentifs à ce qu'ils achètent et vont encore moins prendre le risque de partir en camping si la météo n'est pas au rendez-vous. Il faut également prendre en compte le recul d'une semaine des vacances scolaires, qui pèse pour près de 25% sur le chiffre d'affaires du secteur". Les professionnels constatent d'ailleurs une reprise des réservations pour la fin du mois de juillet. Même si ce dernier restera sans doute médiocre, le mois d'août devrait compenser une bonne partie du retard. Le président da la FNHPA estime ainsi que "le mois d'août s'annonce bien et nous pouvons espérer que la saison estivale rattrape les résultats du début d'année, pour, à terme, faire aussi bien que 2012 ou enregistrer une légère baisse d'activité". Pour mémoire, 2012 avait vu, pour la première fois depuis plusieurs années, un recul du nombre de nuitées, passé de 106,8 à 105,9 millions.

Recul de la durée moyenne de séjour

Au-delà de ces aspects météorologiques, il subsiste toutefois un problème de fond, qui explique une bonne part du coup de frein sur l'activité du secteur. Il s'agit en l'occurrence de la réduction de la durée moyenne de séjour. Ainsi que l'explique le président de la FNHPA : "le phénomène de baisse de la durée moyenne de séjours est clairement lié à la crise. Les clients sont obligés d'ajuster leurs budgets et cela se traduit par le retrait de un ou deux jours sur leurs vacances". S'il se prolonge, ce nouveau comportement pourrait peser sur les investissements du secteur (voir notre article ci-contre du 8 juillet 2013). D'autant que les professionnels redoutent déjà le relèvement, programmé pour 2014, de la TVA de 7% à 10%.
 

Jean-Noël Escudié / PCA


En savoir plus

Aller plus loin sur le web

La présentation de l'étude sur le site de MKG Hospitality.

Le site de la Fédération nationale de l'hôtellerie de peine air.


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